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Échelle à atteindre

Échelle à atteindre, 2015-2016, vue de l’ensemble, colle universelle transparente sur vitre, dessin sur place, dimensions variables env.
(vue d’exposition), Échelle à atteindre, exposition du 26 février au 30 mars 2016, Espace culturel Le Volume, Avenue de la Chalotais, 35770 Vern-sur-Seiche, France.

Échelle à atteindre, détails.

La base de ce projet est une attitude méfiante à l’égard des chiffres : ils peuvent être trompeurs et autoritaires. Ce dessin fait avec de la colle transparente a pour matériau principal la répétition. Celle-ci ne peut pas toujours être légitimée à travers des chiffres, des quantités. Fonder la répétition sur des nombres empoisonne non seulement la force de la découverte mais corrompt aussi tout dessein d’apprentissage en tant qu’expérience, devenant ainsi un pur acte automatique. Je me demande donc, où se trouve la spontanéité de l’erreur qui appartient à l’« être-là » ? La perfection uniformisante est-elle vraiment intéressante ?

Même si l’on nous a fait croire aveuglement à l’exactitude technique, je soupçonne de plus en plus qu’aucune mesure n’est exacte.

Il ne faut pas répéter pour répéter. Il est question ici de mettre en avant la valeur de la première fois dans la répétition. Chaque ligne est faite comme pour la première fois, chaque geste est vécu comme pour la première fois ; l’unique accumulation c’est celle de l’expérience, accumulation de « premières fois ». Chaque ligne dépend de sa voisine, ainsi le dessin se forme, il grandit, il se développe ; relevant ainsi une quête de l’équilibre. La recherche de l’équilibre entre le « presque invisible » des lignes et la dimension de ce qu’elles forment ensemble. Il s’agit d’un équilibre qui ne pouvant être mesurable, ne pourra jamais être atteint par un géomètre. Qu’est-ce qui est plus important : ce qui remplit la totalité du dessin ou l’envergure qui lui permet d’être rempli ? Je cherche à être-là. Je ne me force pas, je fais ce que j’ai à faire. J’ai décidé de dessiner sur la frontière, sur une vitre du Centre culturel Le Volume avec de la colle transparente. Il n’est pas toujours possible de voir les choses en les regardant directement en face. Discret et parfois fugitif à la vue, il faudrait décider de se rendre disponible pour bien apercevoir ce que camoufle la transparence.

L’échelle à atteindre ne dépend absolument pas des chiffres, elle ne sera jamais atteinte si l’on continue à penser et agir en termes de quantité, il faudrait parler bien plus souvent en termes de qualité. Voilà l’invitation que je voudrais vous adresser.

Dorénavant, je refuse donc, de prendre le rôle d’arpenteur !

— Il reste encore des photos à voir (bien que la photo, bien sûr, ne suffise pas).