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À un certain moment

À un certain moment, 2017, vidéo monocanal, son, 04:03 env.

À un certain moment, 2017, vidéo monocanal, son, vidéo-projection, papier noir collé sur bois, 04:03 env.
(vue d’exposition), La timidité des hippocampes, exposition du 12 au 22 septembre 2017, Maison Internationale de Rennes (MIR), 7 Quai Châteaubriand, 35000 Rennes, France.

(vue d’exposition), La timidité des hippocampes, exposition du 12 au 22 septembre 2017, Maison Internationale de Rennes (MIR), 7 Quai Châteaubriand, 35000 Rennes, France.

Mon travail pendant la résidence à Ostende s’est construit à partir de mes dérives à pied dans cette ville jusqu’alors méconnue. Perdu, mon regard se posait sur les ombres, que j’ai enregistrées avec ma caméra vidéo. Ce travail d’observation anticipait l’expression de mes réflexions autour des notions de disponibilité et d’indisponibilité.

J’ai d’abord observé et enregistré des ombres, comme une manière d’habiter le changeant. Éphémères et fugitives, les ombres par leur présence, sont capables d’évoquer des absences. Puisque le soleil était la seule source de lumière au moment d’enregistrer les ombres, la plupart d’entre elles se trouvaient projetées au sol, d’où la prédominance des images avec une vue en plongée, sans ligne d’horizon.

J’ai proposé une vidéo-installation où l’image est projetée sur une surface noire. Le spectateur se trouve donc devant un écran ambigu : on peut se demander si c’est l’écran qui émet de la lumière, ou si, au contraire c’est lui qui la reçoit.

De cette façon j’ai voulu jouer avec la polysémie du mot « projection » :

1) Grâce à la projection de la lumière, avec un vidéoprojecteur par exemple, on produit des images.

2) Se projeter, c’est donner une forme (à travers des images) à un certain moment, à quelque chose qui n’est pas encore réalisé. Cherchant à exprimer une critique d’une société de « projectistes », dans laquelle nous avons une tendance à confondre le futur imaginé qu’est la projection, avec le concret du présent.

Ainsi, il m’a paru juste de projeter des ombres grâce à la lumière : ici, une seule source lumineuse produit simultanément de la lumière, donc des ombres et enfin, leurs représentations.

Projeter des ombres est à mon sens une forme d’équilibre entre : d’une part, la saturation propre à la projection-invention de ce qui est absent, et de l’autre part, le fait d’accepter-voir ce qui advient dans le présent.

(texte pour le catalogue Kadzand Cartography Project! + La timidité des hyppocampes.)

(vue d’exposition), La timidité des hippocampes, exposition du 12 au 22 septembre 2017, Maison Internationale de Rennes (MIR), 7 Quai Châteaubriand, 35000 Rennes, France.
— Il reste encore des photos à voir (bien que la photo, bien sûr, ne suffise pas).